Pour mémoire, l'Ecole de formation des avocats à la Cour d'appel de Paris (EFB) dure 18 mois et est divisée en trois périodes :
- 6 mois de PPI (stage autre qu'en cabinet d'avocats, sauf cabinet d'avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation) ;
- 6 mois de cours ;
- 6 mois de stage final en cabinet d'avocats.
Actuellement en stage final, j'ai donc eu l'occasion de franchir la magnifique étape des cours de l'EFB, qui ont duré quatre mois dans ma série.
La qualité de la formation de l'EFB est souvent critiquée, et ce depuis de nombreuses années.
Ces critiques sont malheureusement très justifiées.
Les cours de l'EFB sont divisés en cours magistraux et en travaux dirigés. Les travaux dirigés se déroulent de manière classique : devoirs faits à la maison, exercices en groupes, etc.
Les cours donnent lieu à une notation en contrôle continu et à des examens finaux.
Plusieurs remarques, en vrac.
1. S'agissant des cours magistraux, leur qualité laisse à désirer. Il existe des cours "professionnalisants" (gestion de cabinet, etc..) qui sont souvent inintéressants et peu utiles, même si la faute porte surtout sur les enseignants, qui sont tous avocats. De même, les cours classiques (procédure civile, etc..) sont inutiles, mais cette fois ci en raison de leur contenu.
Seuls les cours de déontologie sont, en principe, intéressants. Mais l'enseignant n'est pas toujours intéressant..
Quel est l'intérêt de nous donner des cours que l'on est censé avoir eu à l'Université? Aucun.
2. S'agissant des travaux dirigés, c'est un peu pareil. Certains sont inutiles en raison de leur contenu, mais c'est surtout la manière dont ils sont enseignés qui est critiquable. Certains enseignants s'en moquent royalement (excusez moi de l'expression) et ne les préparent pas.
D'ailleurs, ce n'est souvent pas l'enseignant qui prépare les exercices que l'on doit faire, ce qui aboutit à des cas où il découvre l'exercice en même temps que nous.
3. S'agissant de la notation, elle est d'abord obscure. Les coeff sont illisibles et incohérents. De même, il est très souvent arrivé qu'un même devoir, c'est à dire fait par deux étudiants dont le premier est dans le groupe A et le second dans le groupe B, donne lieu à des notes très différentes (11 et 18, etc.).
4. S'agissant des enseignants, certains s'en moquent totalement, d'autres ne semblent pas être compétents, d'autres encore racontent leur vie. Il y en a trop peu d'investis.
C'est proprement hallucinant pour une formation s'adressant à des futurs professionnels à bac+5.
5. S'agissant des "partiels", à la fin du semestre de cours, l'hallucination continue. Entre les QCM dont la moitié des questions est recyclée chaque année (mention pour le QCM de l'option en droit pénal, qui était exactement le même que celui de l'année passée), ou les cas pratiques parfois incompréhensibles et bourrés de fautes d'orthographes, la messe est dite.
6. En conclusion, même si je savais que les cours de l'EFB allaient être décevants, j'ai tout de même été surpris par leur médiocrité. Ce sentiment est partagé par une large majorité des élèves-avocats. On en rigole beaucoup, mais une telle médiocrité reste assez aberrante, selon moi.