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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 17:20

Pour mémoire, l'Ecole de formation des avocats à la Cour d'appel de Paris (EFB) dure 18 mois et est divisée en trois périodes :

 

- 6 mois de PPI (stage autre qu'en cabinet d'avocats, sauf cabinet d'avocats au Conseil d'Etat et à la Cour de Cassation) ;

 

- 6 mois de cours ;

 

- 6 mois de stage final en cabinet d'avocats.

 

 

Actuellement en stage final, j'ai donc eu l'occasion de franchir la magnifique étape des cours de l'EFB, qui ont duré quatre mois dans ma série.

 

La qualité de la formation de l'EFB est souvent critiquée, et ce depuis de nombreuses années.

 

Ces critiques sont malheureusement très justifiées.

 

Les cours de l'EFB sont divisés en cours magistraux et en travaux dirigés. Les travaux dirigés se déroulent de manière classique : devoirs faits à la maison, exercices en groupes, etc.

 

Les cours donnent lieu à une notation en contrôle continu et à des examens finaux.

Plusieurs remarques, en vrac.

 

1. S'agissant des cours magistraux, leur qualité laisse à désirer. Il existe des cours "professionnalisants" (gestion de cabinet, etc..) qui sont souvent inintéressants et peu utiles, même si la faute porte surtout sur les enseignants, qui sont tous avocats. De même, les cours classiques (procédure civile, etc..) sont inutiles, mais cette fois ci en raison de leur contenu.

 

Seuls les cours de déontologie sont, en principe, intéressants. Mais l'enseignant n'est pas toujours intéressant..

 

Quel est l'intérêt de nous donner des cours que l'on est censé avoir eu à l'Université? Aucun.

 

2. S'agissant des travaux dirigés, c'est un peu pareil. Certains sont inutiles en raison de leur contenu, mais c'est surtout la manière dont ils sont enseignés qui est critiquable. Certains enseignants s'en moquent royalement (excusez moi de l'expression) et ne les préparent pas.

 

D'ailleurs, ce n'est souvent pas l'enseignant qui prépare les exercices que l'on doit faire, ce qui aboutit à des cas où il découvre l'exercice en même temps que nous.

 

3. S'agissant de la notation, elle est d'abord obscure. Les coeff sont illisibles et incohérents. De même, il est très souvent arrivé qu'un même devoir, c'est à dire fait par deux étudiants dont le premier est dans le groupe A et le second dans le groupe B, donne lieu à des notes très différentes (11 et 18, etc.).

 

4. S'agissant des enseignants, certains s'en moquent totalement, d'autres ne semblent pas être compétents, d'autres encore racontent leur vie. Il y en a trop peu d'investis.

 

C'est proprement hallucinant pour une formation s'adressant à des futurs professionnels à bac+5.

 

5. S'agissant des "partiels", à la fin du semestre de cours, l'hallucination continue. Entre les QCM dont la moitié des questions est recyclée chaque année (mention pour le QCM de l'option en droit pénal, qui était exactement le même que celui de l'année passée), ou les cas pratiques parfois incompréhensibles et bourrés de fautes d'orthographes, la messe est dite.

 

6. En conclusion, même si je savais que les cours de l'EFB allaient être décevants, j'ai tout de même été surpris par leur médiocrité. Ce sentiment est partagé par une large majorité des élèves-avocats. On en rigole beaucoup, mais une telle médiocrité reste assez aberrante, selon moi.

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commentaires

C
Merci pour les informations, cet article nous permet de suivre les actualités juridiques! Bonne continuation
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T
Ah, je crois savoir qui vous êtes !<br /> <br /> Surpris et heureux que mon message ne soit pas destiné aux limbes d'internet, je vous envoie un mail de ce pas, dès que j'aurai votre adresse email.<br /> <br /> Juste, pour les lecteurs, et rapidement ici : ce qu'on voudrait modifier ? PLUS DE PLAIDOIRIES ! Par exemple, je suis frustré de n'avoir pu plaider qu'une fois en "comparution immédiate"... j'ai<br /> vraiment adoré faire ça, ça a été pour moi un "shot d'adrénaline", et j'aimerais tellement pouvoir me perfectionner sur ce genre de plaidoirie... D'autant plus qu'un n'a eu aucune préparation à ce<br /> genre d'exercice et qu'on a été noté pour la seule et unique "prestation"...<br /> <br /> Bref, je vous envoie un mail dès que je le peux, et j'attends vos retours, si vous voulez qu'on en discute. ;-)
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B
Je rebondis à propos de Strasbourg et à l'attention de mon futur confrère pénaliste : il faut des retours, des critiques et - si on veut améliorer la formation - des propositions. Je suis plus<br /> qu'intéressé à l'idée de découvrir ce que les élève voudraient voir modifier ou compléter en pénal et procédure pénale. J'ai mis mon mail et mon nom, allons prendre un café ou une biere et<br /> discutons en. Anonymat garanti :-)
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T
Il est rassurant de constater qu'on souffre tous des mêmes désillusions.<br /> <br /> Je suis élève-avocat dans une autre école, en province (Strasbourg, pour ne pas la citer). Dès le début, on nous a assuré qu'il s'agissait "probablement" de la meilleure EDA de France, considérant<br /> qu'on avait le nombre le plus élevé d'intervenants et le volume horaire de cours le plus important). Force est de constater que si effectivement il y a beaucoup de cours (tous les jours pendant 5<br /> mois, globalement), la plupart ne servent à rien.<br /> - Les cours "de fond" (procédure civile, pénale, droit administratif) sont absolument inutiles. Nous avons eu 30 heures de procédure pénale par exemple : les étudiants n'en ayant jamais fait (et ne<br /> se destinant manifestement pas à exercer le droit pénal...) étaient complètement largués, et ceux (comme moi) qui peuvent se définir comme "pénalistes" se sont ennuyés fermes, car le cours est<br /> resté très en-deçà de notre niveau actuel de connaissances (inévitable lorsqu'on a révisé la procédure pénale et le droit pénal pendant des mois pour passer l'examen du barreau). Idem en procédure<br /> civile, cours qui pour moi s'est résumé à des re-re-redites de cours que j'avais déjà eus en L3, M1 et M2 où tout était bien plus approfondi...<br /> Bref, je ne comprends pas que l'École nous impose des cours que nous avons tous déjà eus à la faculté (et pour ceux qui ne les ont pas eus à la fac, c'est parce qu'ils se destinent à d'autres<br /> contentieux).<br /> - Mention spéciale au cours de "droit administratif", qui s'est résumé en tout et pour tout à un cours de haut niveau sur le contentieux de l'urbanisme. Donc un cours absolument inutile pour 99% de<br /> la promotion.<br /> - Pour les cours de déontologie, le niveau des cours est très aléatoire, c'est le moins qu'on puisse dire. Certains avocats viennent manifestement raconter leur vie, d'autres répètent les cours des<br /> autres alors que leur intitulé est différent... Notre contrôle continu de procédure civile a eu lieu avant les derniers cours de déonto qui devaient aborder... tout le contentieux disciplinaire.<br /> Quand nos délégués de promo ont informé la direction de l'école que le contrôle continu de déonto avait manifestement porté sur des cours que nous n'avions pas encore eus, personne ne s'en est ému<br /> à l'administration. Désagréable impression qu'au final ils s'en foutent éperdument.<br /> <br /> Je dois quand même mentionner certains cours qui se sont révélés intéressants et formateurs : cours sur la CARPA, gestion du cabinet, etc. Les ateliers de plaidoirie sont également très utiles. Ce<br /> qui me fait dire qu'à l'école d'avocats, il devrait y avoir 2 fois plus d'ateliers de plaidoirie et deux fois moins de cours en amphi. Parce que plaider au final, c'est bien la seule chose que l'on<br /> n'a jamais apprise à la fac, non ?<br /> <br /> <br /> <br /> Ceci dit, nos cours sont bientôt finis, et j'en suis arrivé à la conclusion que la phase "cours" de l'EDA n'était qu'une période pénible et inutile, mais un passage obligé. Étant également en stage<br /> en cabinet, je réalise une chose : j'apprends davantage en une journée de stage qu'en trois semaines de cours. Le véritable intérêt de la formation réside donc dans l'année de stage post-cours.<br /> <br /> Il faut serrer les dents, endurer des heures de cours inutiles, et attendre patiemment les 12 mois de stage qui arrivent. :-)
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E
<br /> <br /> C'est quand même fou de se dire que les cours sont une période inutile à passer, mais on a donc eu une expérience similaire.<br /> <br /> <br /> Je te rejoins sur les cours de plaidoiries, il y en a pas assez !<br /> <br /> <br /> Pareil sur les cours de fond (ceci dit, nous on en a eu que quelques heures par cours, ce qui est inutile aussi). Inutile pour ceux qui s'y connaissent, et un peu inaccessibles pour ceux qui n'y<br /> connaissent rien.<br /> <br /> <br /> <br />