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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 11:07

Cette question agite les discussions des étudiants en Master 1/Master 2 souhaitant devenir avocats.

 

 Ce n'est jamais facile de sortir près de 2000 euros et certains ne peuvent pas. Bon, il y a des exceptions. Une étudiante dans ma prépa cet été passait le barreau pour la 3e fois et avait fait 3 prépas différentes..

 

Bon, j'ai fait une prépa, donc mon avis est peut être biaisé. Mais en étant objectif, je pense que si la prépa peut être utile (I) , elle n'est pas du tout nécessaire (II), surtout suivant les IEJ (III).

 

 

I) L'apport d'une prépa

 

A) Le rythme

 

L'utilité première d'une prépa c'est tout simplement le rythme. J'explique. A raison d'un travail intensif l'été pendant 6 semaines, de mi juillet à fin août généralement, on est dans des bonnes dispositions pour passer l'examen, généralement vers la mi-septembre. A condition évidemment de ne pas se crever comme un fou les jours d'avant.

 

Le rythme intensif donné par la prépa affûte les étudiants, sous réserve de ne pas se crever mentalement ou physiquement comme le font certains, ce qui est vraiment dommage.

 

En plus, si vous la faites avec des amis, c'est toujours plus agréable de passer un été pourri ensemble que chacun chez soi.

 

B) Les entraînements

 

Indissociable du rythme. A force d'enchaïner les galops à peine deux mois avant l'échéance, on est préparé aux conditions de l'examen et on peut l'aborder de manière un peu plus confiante.

 

Les galops sont très bien corrigés et cernent assez nettement les difficultés des étudiants.

 

Cela vaut surtout pour la Note de Synthèse. Même si cette épreuve est probablement la plus obscure et contestable de l'examen, un entrainement en prépa te donne les bases méthodologiques afin de limiter la casse. Ce qui n'est pas rien.

 

Pour le Grand O, théoriquement chaque étudiant a le droit a une ou deux simulation individuelle. Ce qui est peu utile sur le fond, mais pas négligeable avec les conseils de forme.

 

C) Les connaissances actualisées

 

Etrangement, ce point est assez accessoire. Alors oui, la prépa te mâche tout le travail en te donnant des cours actualisées avec des jolis polyp, mais franchement travailler dans un manuel récent en regardant les actualités de l'année passée, ce n'est vraiment pas difficile. Notamment en droit administratif où le fichage de n'importe quel manuel de droit administratif + consultation des annales de l'IEJ + AJDA/RFDA suffit. Pareil en Droit public des activités économiques.

 

Il n'y a que pour le Grand Oral où les connaissances synthétiques données par la prépa s'avèrent intéressantes.

 

II) Un apport limité

 

A) Les limites des prépas

 

Déjà, les cours sont parfois assez inégaux. Dans la prépa dans laquelle j'étais, le cours de procédure administrative était très mauvais et le temps perdu à y aller et à bosser dans un manuel+polycopié aurait pu être mieux réparti.

 

C'est le cas de toutes les prépas. Certains cours sont mal faits et sont une perte de temps. Pareil pour certains polycopiés.

 

Les prépas jouent sur le peur et le stress des étudiants et se targuent de taux de réussite qui ne sont absolument pas fondés. En effet, les prépas arguent généralement d'un taux de réussite de 90%. Or, elles se basent uniquement sur les retours de leurs anciens étudiants. Inutile de dire que lorsque l'on a déboursé 2000 euros et que l'on a pas eu le sésame, on a pas forcément envie de répondre à leurs mails intempestifs.

 

B) La possibilité de se préparer seul

 

Pour les entraînements, il y a l'IEJ. Alors oui, les cours de l'IEJ sont souvent d'une utilité faible, et les galops ne sont pas forcément bien corrigés. Mais c'est déjà intéressant, surtout pour les Notes de synthèse.

 

Mais même sans l'IEJ, il est largement possible de réussir. Consulter les annales, réfléchir sur différents sujets de préférence en groupe, voir consulter les copies de certains amis faisant une prépa... Tout ça, cela aide. Et puis bon, la méthode des épreuves est généralement la même que celle effectuée durant toutes nos études de droit, alors bon.

 

Même sans travailler pendant l'année, ce qui est le cas de la majorité des étudiants (c'était mon cas), il est largement possible de réussir en bossant deux mois tout seul/en groupe. Il est préférable de regrouper l'actualité pendant l'année afin de ne pas devoir se taper deux jours à fouiller dalloz.fr ou lexisnexis à la recherche d'arrêts récents, mais sinon..

 

 

III) La variation de l'utilité d'une prépa selon les IEJ

 

Eh oui, le CRFPA est un examen qui varie énormément selon les IEJ. Sans parler de difficulté variable ou autre, il faut admettre que les types de sujets varient fortement.


Certains IEJ donnent des sujets très classiques, que ce soit en procédure ou en droit des obligations. Par exemple, les IEJ de Paris X et de Paris V ont donné des sujets relatifs au rapporteur public et aux procédures d'urgence (il me semble). Ce qui est, assez prévisible et pas trop difficile.

 

A l'inverse, l'IEJ de Paris 1 se fait un malin plaisir de délivrer des sujets obscurs en procédure administrative. Pas forcément difficiles, mais inconnus. Cette année, nous avons eu droit à un arrêt relatif au pouvoir du juge de l'exécution saisi d'une demande d'exécution d'un jugement comportant déjà des mesures d'exécutions. True Story. Inutile de dire que ceci ne figurait absolument pas dans mon polycopié de prépa, et que j'ai du - comme tout le monde - commencer l'épreuve en fouinant le Code pour essayer de comprendre la logique.

 

Dans ce dernier cas, l'utilité de ma prépa a été inexistant.

 

Il est plus intéressant de faire une prépa lorsque les IEJ délivrent des sujets classiques d'actualité. Ceux ci sont hyper travaillés en prépa et l'étudiant ne peut que réussir l'exercice. Quant il a fait une prépa. Ce qui est, d'ailleurs, un peu discriminatoire. Ceci dit, en bossant seul, il est possible d'arriver au même point que l'étudiant qui a fait une prépa.

 

IV) Mon expérience de la prépa

 

Très honnêtement, je pense que la prépa que j'ai faite - Capavocat pour ne pas la citer - est très bien. Mais elle ne m'a que peu apportée hormis le rythme/les entrainements (que je n'ai même pas tous fait). Les sujets de Paris I en obligations et en procédure administratives étaient totalement inconnus et avoir manger un cours excellent de 150 pages ne m'a réellement servi à rien.

 

Toutefois, je ne peux nier que la prépa était bonne et que j'ai beaucoup appris. Les polycopiés sont assez bien faits.

 

 

Pour conclure, si une prépa peut être utile, elle est loin d'être nécessaire. A noter que je ne parle ici que des prépas d'été. Les prépas à l'année sont, à mon sens, une énorme perte de temps. Autant faire un stage à plein temps ou un  Master 2.

 

 

 

 

 

 

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commentaires

C
Je suis inscrite à la prépa estivale sur place chez CAPAVOCAT (du 11/07 à début septembre). Je ne peux pas y assister. Dans mon cas, Capavocat donne la possibilité de permuter. Je revends donc ma place et à bon prix (1600€).
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R
Bonsoir,<br /> Pourrais-tu développer sur l'inutilité des prépas a l'année / sur un semestre ? Je trouvais le principe de s'y prendre un peu a l'avance plutôt intéressant, plutot que de tout faire en rush au<br /> dernier moment (et du coup de probablement manquer de temps sur la fin !)... ;)
Répondre
E
<br /> <br /> D'une, le prix. Et de deux, c'est un peu bête de faire une année blanche pour s'y consacrer. En un été, en bossant beaucoup, cela suffit en principe. Après ce n'est que mon avis.<br /> <br /> <br /> <br />